mardi 30 mars 2010

Billet – Une expérience de stage

Vendredi dernier s'est terminé ma première prise en charge de trois semaines avec trois groupes de première secondaire. Ce fût une période très intense et plutôt réduite en sommeil, mais combien enrichissante et valorisante!


La néophyte que j'étais, lors de ma préparation, a fait en sorte que j'ai beaucoup trop chargé mes cours pour la capacité de mes élèves de treize ans. Ma gestion du temps et ma discipline en ont été que plus ardus à appliquer. Mais comme j'étais engagée dans ce processus, je ne pouvais plus vraiment reculer et trois semaines donnent très peu de latitude pour s'ajuster aisément.


De plus, j'ai cherché à appliquer les belles théories qu'on nous enseigne dans notre formation. J'ai ainsi donné quatre production écrite d'une page à chacun de mes élèves au cours de ma prise en charge. Je me suis alors retrouvé avec près de cinq cent copies à corriger. De toute évidence, même si on nous dit que ce sont les élèves qui doivent se corriger, sans quoi ce ne sont pas eux qui sont actifs cognitivement, l'enseignant ne peut faire autrement que de revivifier toutes les copies une par une autant pour s'assurer de l'implication des élèves dans leur travail que pour leur attribuer une note.


L'élément qui m'a probablement le plus fait grandir, c'est mon rapport d'autorité avec les élèves. La monitrice de camp de vacance en moi n'avait en tête que de faire rire son public au travers la matière à donner. Mais le chaos s'installe assez rapidement lorsqu'on se laisse aller. C'est là que j'ai dû piler sur mon orgueil et apprendre à... «chicaner!» les élèves lorsque nécessaire. Bon... donner une conséquence n'est pas exactement chicaner, mais les premières fois, j'avais l'impression de chicaner. Dès lors, ces petits tannants ne m'aimeraient plus et m'en voudraient pour toujours! Pourtant, ce ne fut pas le cas, bien au contraire, ce sont surtout ceux-là qui revenaient me voir les premiers en début de cours pour me demander ce qu'on allait faire. J'ai alors constaté qu'il n'y a pas de rancunes qui s'est installées à aucun moment.


L'un de mes plus tannants, à force de rouspéter sur tout ce que je proposais comme activité, n'avait de moi que des avertissements de salle de travail pour communication. Toutefois, il est venu me voir à la fin de ma troisième semaine pour me dire que mes cours étaient toujours cool et que moi, j'étais hot! Un autre élève, je n'aurais même pas pu le reconnaître dans la rue tellement elle était discrète, est venu me voir, vendredi à la quatrième période, pour me dire qu'elle appréciait plus le français avec moi et qu'elle faisait beaucoup moins d'erreurs maintenant. Rien de mieux n'aurait pu me réconcilier avec les petits pépins moins agréables comme, par exemple, mes maintes heures de correction!

4 commentaires:

  1. Tu sembles avoir apprécié ton stage.

    Ça fait toujours du bien de savoir qu'on fait apprendre les élèves. Je vois que tu as réfléchi sur la correction, et sûrement sur l'évaluation en général.

    Il faut toujours garder en tête qu'on évalue pour faire apprendre. On n'est pas obligé de tout "compter" pour le bulletin.

    Je vois aussi que tu as beaucoup appris sur la gestion de classe. Selon moi, c'est le premier aspect à installer (nos règles de vie, le climat de classe etc.) et l'enseignement se fera plus facilement.

    Je suis certain que tu feras les ajustements nécessaires la prochaine fois. Ce sera aussi plus facile quand tu seras titulaire de classe.

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  2. Quel stress pour un étudiant que cette première «vraie» expérience de stage! La planification est demandante, on veut être à la hauteur et performer, on essaie de rendre justice à l'ensemble des théories vues en classe, on s'ajuste à des adolescents qui nous testent souvent, etc. En plus, nous sommes évalués par notre enseignant et notre superviseur. Non, mais quel stress! Heureusement que le prochain stage sera beaucoup moins stressant, puisque tu auras une certaine expérience.

    De mon côté aussi j'ai appris beaucoup quant à l'autorité. Ce n'est pas facile d'être autoritaire lorsque cette dimension ne fait pas partie de nous. J'ai dû apprendre à devenir moins souple, moins tolérante, moins «sympathique» par moment. De plus, comme Étienne le mentionne, c'est réellement lorsqu'on est titulaire de notre propre classe qu'on arrive à implanter nos règles de vie et le climat de classe souhaité.

    Bravo Patricia pour ce deuxième stage réussi avec succès!

    Julie Bois

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  3. Salut Patricia!

    Ouf! Tu es passée à travers une belle expérience de stage. Seulement quatre production écrite donnent tant de copies à corriger!! J'en ai les cheveux dressés sur la tête. J'ai hâte de réaliser mon prochain stage avec vous.C'est un vrai bonheur de travailler avec des jeunes, même si quelques-uns nous font baver.

    Je me souviens aussi que j'étais tolérante durant mon deuxième stage et j'ai dû me réajuster rapidement pour ne pas perdre la classe. Il faut toujours se rappeler d'être constant. Mon copain me dit aussi que chaque élève a besoin d'être encardrer. Plus ils le sont, mieux c'est. Même si on leur donne une conséquence, ils nous en remercie plus tard et nous aime tout autant sinon plus. Avec une petite touche d'humour comme tu aimes le faire, le tour sera joué.

    C'est sûr qu'en tant que stagiaire, on peut se fait "tester" au début. Mais, à mon avis, on peut arriver à se faire respecter et à bien gérer la classe tant qu'on demeure constant.

    Félicitations pour ton deuxième stage! Je te souhaite à l'avance un troisième stage qui te sera tout aussi fructifiant!

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