mercredi 31 mars 2010

Billet – Actualité chez les étudiants en enseignement

Depuis maintenant quelques années, les étudiants en enseignement ont vu leur formation passer de trois à quatre ans d'université. Avant ce changement, ils devaient passer un an en période d’essai où ils étaient suivis dans leur tâche. Ils étaient aussi payés puisqu'ils étaient engagés par la commission scolaire de leur école. Aujourd'hui, la quatrième année du baccalauréat sert à remplacer cette année de probation. Cette étape est par conséquent gérée par les universités. Par contre, les étudiants ne sont plus payés pour effectuer le même travail. Ces derniers doivent payer leurs frais scolaires pour ce stage supplémentaire, et l'enseignant auquel il est associé reçoit une prime pour se faire remplacer pas un étudiant qui, lui, doit donner quatre mois de son temps sans salaire et, souvent même, devant cesser son travail de soir pour pouvoir bien remplir sa tâche avec des élèves. La Fédération des étudiants universitaires du Québec (FEUQ) a mis la main à la pâte pour faire changer la situation des étudiants en enseignement.

Le temps que doivent consacrer les stagiaires à leurs tâches est évalué à plus ou moins 27 heures en salle de classe avec les élèves et d'une moyenne de 22 heures pour des tâches hors classe telles la préparation, la corrections, les rencontres de parents, les rencontres pour plans d'intervention, sans compter les rencontres à l'université, etc., pour un total de près de 50 heures. Difficile de penser se trouve un travail de fin de semaine en surplus. On estime les coûts reliés à cette période allant jusqu'à 3200$ : une somme pas très facile à acquérir lorsqu'on pense que ces étudiants ont dû passer les trois années précédentes à temps plein dans leurs études.

Depuis un an, malgré le développement plutôt lent du dossier, les membres de la FEUQ avaient encore espoir d'arriver à une entente avec la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne. Malheureusement, lors de la dernière rencontre, celle-ci a clairement fait comprendre qu'elle ne voulait plus entendre parler de cette situation.

La ministre aurait-elle peur de créer un précédent? En effet, le domaine de l'enseignement n'est pas le seul à requérir des stages non rémunérés, il en est de même pour le soin infirmier, deux domaines à vocation féminine (doit-on le noter?). Pourtant, lorsqu'on observe la situation des stagiaires dans la fonction publique, on peut constater qu'eux reçoivent un salaire pour leur travail effectué. Le gouvernement aurait-il une préférence pour ses étudiants qui choisissent de travailler au ministère que pour ceux qui veulent éduquer ses futurs citoyens?

Dossier à suivre...

3 commentaires:

  1. Tu amènes plusieurs arguments en faveur de stages payés, surtout quand tu mentionnes que la formation est passée de 3 à 4 années.

    Je trouve aussi que ce serait un bon incitatif pour recruter plus de candidats vers la profession. Si la ministre diminue le nombre d'élèves par groupe (elle le mentionne souvent), on aura besoin de plus de "profs".

    Quand tu dis "La ministre aurait-elle peur de créer un précédent?", je crois surtout qu'elle ne veut pas ou ne peut pas "payer le prix" pour attirer de nouveaux candiats.

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  2. Je suis tellement d'accord avec ce que tu mentionnes ! En plus de représenter un énorme gouffre financier pour les étudiants, ce dernier stage est un gros casse-tête de logistique et un facteur de stress important pour plusieurs. N'eût été de ce fameux stage IV, il y a belle lurette que mon baccalauréat en enseignement serait terminé ! Depuis le début de ma formation en 2003, j'ai enseigné l'équivalent de deux années et demi. J'ai travaillé dans 5 écoles. La simple pensée de devoir faire mon stage IV sous supervision, sans salaire, pendant et que mon ou ma "maître-associé(e)" reçevra un "bonus" pour me superviser me donne des ulcères d'estomac. Surtout qu'il y a de fortes chances que ce maître-associé soit un ancien collègue. Compte-tenu du manque d'enseignants qualifiés dans les écoles, cette situation frise le ridicule. Toutefois, malgré les pressions et les demandes des différentes commissions scolaires, les universités et le MELS continuent de faire la sourde oreille...

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  3. On ne cesse de dire que la profession d’enseignant est de moins en moins le choix de nos étudiants. Pouvons-nous en être surpris? Leur formation qui passe de trois à quatre ans d'université en plus de devoir payer leurs frais scolaires pour ce stage supplémentaire. Ne devrions-nous pas au contraire mettre de grands incitatifs pour cette profession et ainsi avoir droits aux meilleurs candidats pour construire le Québec de demain.
    Pourquoi le monde de l’enseignement se questionne-t-il sur leur capacité à remplacer les nombreuses personnes qui prendront leur retraite d’ici quelques années? Il est fort inquiétant que nos dirigeants ne soient pas assez avant-gardistes pour valoriser cette profession qui prépare les citoyens de demain. Dans un contexte de pénurie d’enseignants, il serait souhaitable de bien rémunérer le stagiaire et l’enseignant-associé pour inciter les jeunes à choisir ce métier. Présentement nous connaissons un désintérêt général pour la profession parce qu’elle est dévalorisée dans la société. Avec les années, les attentes de la société envers l’école se sont accrues. On en demande beaucoup aux enseignants et aux directeurs d’écoles que l’on n’hésite pas à blâmer lorsque les attentes ne sont pas totalement satisfaites.
    Saurons-nous assurer la relève ? Parents, médias, syndicats, enseignants, gouvernement, tous les intervenants doivent réfléchir à la problématique de la relève et mettre la main à la pâte afin d’assurer une éducation de qualité à nos enfants. Le temps est peut-être venu d’agir autrement en revalorisant cette profession si importante pour la société. Il est peut-être temps de rémunérer cette profession à sa juste valeur en commençant par la rémunération du stage comme incitatif à la profession. Il n’est pas normal qu’une profession aussi importante soit si peu rémunérée et si peu valorisée.

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